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Laboratoire de Recherche en Audiovisuel (LARA)
Responsable d'équipe : Frédéric Gimello
Penser et faire le cinéma, voilà l’articulation qui nourrit historiquement la dynamique de recherche de notre équipe. Elle s’appuie naturellement très largement sur la polyvalence de ses membres qui, pour la plupart, articulent des activités d’enseignement [de la création] à l’ENSAV (Ecole nationale Supérieure d’Audiovisuel), des réalisations filmiques, et des activités de pratiques herméneutiques autour des œuvres audiovisuelles.
Création et Recherche se nourrissent mutuellement autour d’un même enjeu qui nous relie : mieux comprendre la création au cinéma.
Partage des savoirs
Responsable Jean Louis Dufour
Autour de cette question du partage, se déploient deux projets, l’un sur l’enseignement du cinéma et l’autre sur la mémoire. Nous chercherons à approfondir cette question centrale pour nous : que signifie et qu’implique « apprendre à faire des films » au sein de l’université ? Alors que les écoles professionnelles de cinéma organisent prioritairement leur pédagogie autour de la professionnalisation, la conjugaison de la recherche théorique et de l’expérimentation au contact de praticiens, peut-elle contribuer à faire émerger un art cinématographique différent ?
Autour de la notion de partage des savoirs se posent également les questions de la mémoire et de la transmission. Il s’agira d’expérimenter en quoi l’audiovisuel permet une approche singulière de l’Histoire. La construction du « mémorable » est notamment questionnée à travers la réalisation d’une nouvelle série de films documentaires réalisés au Proche-Orient. Cette réflexion impulsée par l’axe « partage des savoirs » est mise à l’épreuve dans la fabrication d’un nouveau programme de films documentaires réalisés par les étudiants chercheurs. Ces films seront les lieux mêmes d’une expérimentation audiovisuelle de la construction de nouvelles formes de mémoire.
Transmédialité & Hybridations numériques
Responsable Hélène Laurichesse
Les recherches de cet axe se structurent autour des effets et des enjeux de la numérisation dans le champ artistique et culturel, sur la fabrication des images et des sons, leur esthétique, leurs conditions de développement et de production dans une mise en perspective du processus de création dans son rapport autonomie/hétéronomie au marché.
Les travaux envisagent la narration transmédiatique facilitée par les nouvelles technologies comme mode d’expression des créateurs et des publics (User Generated Content) mais également comme stratégie des structures de production. Pour ce faire, plusieurs champs de recherche sont mobilisés, allant du transmedia storytelling (Jenkins, Dena, Long, Scolari) à la marque (Sicard, Semprini), ou à l’immersion dans la réalité virtuelle (VR) à travers l’étude des ARG (Alternate Reality Games) (Ryan, Rose, Peyron), en passant par la sérialité (Cornillon, Soulez, Esquenazi), et les franchises, sequels et blockbusters (Elberse, Johnson, Jess-Cooke). Un autre versant des recherches dans le domaine des arts numériques s’attache à étudier et expérimenter les innovations technologiques notamment la réalité augmentée (Réalité Virtuelle) et l’image à 360°.
Herméneutique du cinéma
Responsable Isabelle Labrouillière
L’axe herméneutique s’interroge sur la façon dont les images, pour reprendre les termes de Fernand Deligny, « se produisent entre qui a filmé et qui regarde » et se préoccupent autant des questions afférentes à la fiction qu’au documentaire. Il s’agit donc ici d’aborder la création cinématographique essentiellement sous l’angle « poétique », au sens d’une théorie de la réception de l’œuvre filmique. Par conséquent, cette démarche méthodologique mise en avant par l’axe herméneutique, si elle peut prendre pour étude des objets filmiques très divers, ne s’inscrit pas moins dans un renouvellement de ce que des théoriciens tels que Jacques Aumont, Alain Bergala ou Marc Vernet appelaient, dès les années 90, une « esthétique du film ». Or, à l’heure de ce que beaucoup ont pu appeler la « révolution du numérique », il est essentiel de s’interroger sur la façon dont le changement paradigmatique impulsé par les nouvelles formes et pratiques de l’image produit de nouvelles écritures filmiques nous amenant à questionner les contours mais aussi les limites de ces nouveaux habitus spectatoriels.
A travers des questionnements portant sur la perception et la forme filmiques, le récit et sa signification, ainsi que la réception spectatorielle, l’axe herméneutique interroge donc la façon dont le cinéma raconte le monde, constituant une manière de créer un monde dans un geste de saisie, d’appropriation et de revisitation du réel au sens large. Ce faisant, il met au jour les questions du dispositif inhérentes à la re/présentation afin de mieux comprendre ce qui se joue dans cette rencontre entre un spectateur et l’objet filmique, tout en intégrant celle-ci dans une démarche épistémologique, dans un réseau et un faisceau d’œuvres et de pratiques spectatorielles en perpétuelle évolution.
Illusiographies
Responsable Frédéric Tabet
Ce groupe a pour ambition d’interroger les manières de concevoir, d’écrire et d’appliquer l’illusion dans les arts, qu’il s’agisse de mettre à distance ses effets ou de les convoquer avec ostentation.
Que ce soit au sein d’un continuum sonore, d’images fixes ou animées, aussi bien que sur une scène théâtrale ou sur la piste de cirque, toute représentation, puisqu’elle fait revivre un événement passé, qu’elle projette des événements futurs ou imaginaires, doit prendre une apparence de réalité. Pour y parvenir, les créateurs et leurs équipes se sont efforcés d’effacer les instances techniques (éclairages, microphones, caméras) et de suturer les moments extraordinaires au point de sembler proposer des œuvres sans-couture. Mais, dès lors ; comment présenter le surnaturel et l’impossible - dont la littérature fantastique et l’opéra du merveilleux ont fourni un vaste répertoire de formes - sans faire ressurgir l’artificialité de l’espace de représentation ?
Les chercheurs de cet axe prennent pour objet ces effets, - questionnant les méthodes et les outils de l’illusion, - interrogeant les raisons d’invoquer des sons inouïs, des images extraordinaires -, analysant les réactions induites sur un audio-spectateur.
Création Collective au Cinéma
Cet axe propose une approche de la fabrique. L’articulation entre création et recherche est au cœur du projet, puisque poser la question du travail de création en équipe requiert l’appui sur l’expérimentation et l’étude de terrain. Nous voulons appréhender l’articulation entre « faire avec » (technique) et « faire ensemble » (équipe). À travers un travail de collecte de témoignages et d’observations comparées des pratiques de productions existantes, ce programme vise à éclairer les différents mécanismes de collaborations, rapports de forces, arbitrages qui sous-tendent, organisent et façonnent les modalités d’organisation du travail collectif. On s’efforcera, notamment, de mesurer le poids des différents déterminismes (techniques, politiques, sociaux, culturels et économiques…) dans l’évolution des pratiques de travail collectif. Ces recherches interrogent aussi la relation création-marché dans une approche transdisciplinaire qui convoque l’économie, le marketing, la sociologie et le juridique. Cet axe est associé au pôle de recherche national de recherche « La Création Collective au Cinéma » (en association avec le laboratoire lorrain 2L2S) qui s’appuie sur un réseau de chercheurs en France et à l’Etranger.